Partir s’entraîner, une fin en soi.
Le temps arbitre, la montre sanctionne, entre sciences et contemplation.
Le temps s’éloigne au rythme de la foulée. Invariablement, de pas en pas, les secondes s’écoulent sans que l’on y prenne garde.
La pensée s’envole, et seul le passage en des lieux qui nécessitent une plus grande attention, oblige le coureur à reprendre le rythme du temps. La montre, un trait d’union entre effort et durée. Pourtant il suffit d’observer l’intéressé, pour s’apercevoir qu’un lien affectif le relie au temps.
Souvent il jette un regard furtif, mais plein de sous entendus, en direction de sa montre. Interrogation réponse sur le mode instantané.
Un dialogue fait de silence et de coopération. Mais le silence n’existe pas. Il est fait de milliers de petits bruits.
Le silence vie au rythme du temps. Le tic tac s’en est allé.
Aujourd’hui le silence bavard de la montre relie l’Homme au temps. Une connivence qui lui permet de se situer dans le temps.
Pas dans l’absolu, mais dans celui qu’il essaye d’apprivoiser l’espace d’une sortie. L’entraînement, c’est apprendre à se jouer du temps. C’est un travail de précision semblable au geste d’un souffleur de verre.
La matière se déforme. Il faut constamment rester vigilant et ne jamais laisser les formes agir à leur guise. Les boursouflures ou les fêlures, sont autant de zone de fragilisation. Pour éviter fractures ou ruptures,
il faut savoir écouter le rythme de la vie.
Le souffle relie l’Homme au temps.
En cas d’absence, il n’aura aucune difficulté à aggraver la blessure
Donner du temps au temps.
Un temps maîtrisé qui lui offre la sensation d’avoir su s’en faire un allié.
Ne pas le laisser prendre l’initiative des opérations
Avoir construit un plan d’entraînement, à partir duquel le temps est un ami qui vous veut du bien.
Un temps d’appartenance avec lequel chaque seconde est un bonheur.
Ne pas perdre de temps, mais toujours essayer d’en gagner au rythme des foulées.
Montre, dis moi qui je suis ?